Ce matin c'est donc repos, et réveil à 9h30.
Le camp de base, vue depuis notre bivouac |
On fait un rapide inventaire des provisions récupérées dans le fret et Max se lance dans la préparation d'un excellent porridge miel-abricot. J'avais déjà pu observer ses dons de cuisinier en situation de cuisine minimaliste mais c'est toujours impressionnant et agréable !
La journée est définitivement placée sous le signe du repos et nous embrayons sur une sieste avant de se relever vers 13h pour préparer le déjeuner.
Nous ouvrons une conserve de viande avec le souvenir du pâté de foie encore à l'esprit et tombons finalement sur une excellente surprise. La boite s'avère être un ragoût de bœuf bien assaisonné. Agrémenté de patates et de carottes cela nous procure un excellent déjeuner. Après le repos cette journée est aussi placé sous le signe de la gastronomie décidément !
Après une nouvelle sieste nous entreprenons une rapide reconnaissance du début du glacier menant au Pobeda. En effet il va être temps de penser à l'acclimatation et le pic 4900 que nous envisagions est en fait loin derrière nous. Il aurait été accessible il y a un jour et demi mais nous n'avions pas le matos d'alpi. Nous repérons sur la carte trois vallées qui affluent en rive droite du glacier qui mène au Pobeda. La seconde semble accessible à la lecture des lignes de niveau, nous allons donc remonter le glacier pour avoir un visuel sur ces vallées et envisager une ou plusieurs courses d'acclimatation.
Glacier menant au Pobeda |
L'itinéraire est kairné et nous progressons facilement durant une petite heure. La marche sans le sac de 20kg est beaucoup plus relaxante ! La mauvaise nouvelle c'est que les lignes de niveau étaient vraisemblablement fausses, les trois vallées s'élèvent d'abord assez peu avant de buter sur des murailles. De surcroît la partie de faible déclivité qui nous permettrait de gagner quelques centaines de mètres est exposée à divers projectiles, cailloux, sérac, ...
Nous pouvons néanmoins nous faire une idée sur le début de l'ascension du Pobeda. La liaison au camp 1 semble relativement aisée bien que nécessitant probablement de nombreux détours pour contourner les crevasses, quant à la suite c'est une autre paire de manches ! Une rampe en ascendance main droite mène à un col au pied du pilier menant au Pobeda ouest. L'accès à cette rampe semble déjà problématique, il est bien défendu par des séracs et l'installation de cordes fixes voir d'échelles est probablement nécessaire. La camp 2 est ensuite probablement au col avant d'attaquer le pilier qui ne semble lui non plus pas très accueillant. Enfin l'arête terminale est interminable elle part du Pobeda ouest vers le sommet principal, peu de dénivelé, environ 400m mais entre 7000 et 7400m, et par contre une longueur impressionnante. Elle est de réputation très exposé au vents venant du sud, le Pobeda étant la première barrière montagneuse de ce coté. J'avais lu dans un article une citation d'un alpiniste russe parlant de "l'enfer sur terre", connaissant la réputation de robustesse des russes en alpi cela ne peut qu'inspirer le respect.
Il semble par ailleurs dur de trouver un créneau météo, de tout le temps où nous sommes restés soit le sommet était bouché, soit les nuages défilait tellement vite que nous pouvions imaginer le terrible vent qui régnait là-haut.
De retour au camp de base pour le dîner et rapidement se mettre au lit. J'ai l'impression que l'acclimatation à elle seule consomme beaucoup d'énergie, nous dormons énormément sans pourtant avoir fait d'effort aujourd'hui. En tout cas j'ai de l'appétit, c'est bon signe, et tout ce temps passé à dormir sera appréciable pour les journées d'attente à venir.
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